accueil book accueil book portefolio actualités book

Démarche actuelle

Les sculptures de Grégoire Lavigne


    Le besoin de renouer à la fabrication, au fait-main, combiné à une envie d’élaborer des constructions qui s’inscrivent dans l’espace, ont donné naissance à plusieurs séries de sculptures bâties selon une même logique. L’artiste compose des volumes associant le minéral — la pierre, au végétal — le bois.
    Dans un jeu de construction, il assemble ces deux éléments pour atteindre un équilibre à la fois physique et esthétique. Ces sculptures abstraites — aux matériaux, quant à eux, très concrets — sont volontairement identifiées par le plasticien : elles s’appellent Îlot, Table, Abri ou encore Archipel. Les titres nous plongent irrémédiablement dans une narration qui guide le regardeur vers la pensée de l’auteur. Il est question du « refuge », considéré à la fois dans sa fonction et dans l’état dans lequel il nous assigne. Refuge pour le corps et pour l’esprit. Cela renvoie également à la capacité de l’être humain à se saisir de son environnement pour s’adapter à celui-ci : l’Homme préhistorique ramasse des cailloux, des branches et en fait des armes ou des outils.
    Grégoire Lavigne lui aussi sélectionne précautionneusement sa matière première. À la manière d’un cueilleur, il glane des pierres au pied d’une ardoisière, dans un torrent de montagne. Celles-ci ne subiront que très peu de modifications, la plupart du temps un trou pour recevoir la cheville de bois. Les branches sont issues d’arbres tombés suite à une tempête ou de bois au sol (jamais il n’exploite un arbre debout). Les morceaux sont ensuite coupés aux dimensions souhaitées, poncés pour obtenir le bon diamètre et atteindre la douceur ; douceur qui contraste avec la rugosité de la roche.
    Dans ce processus de fabrication, les outils ont leur importance. L’artiste utilise aussi bien des technologies modernes que des instruments vieux de plus de 40 ou 50 ans, répétant ainsi des gestes un jour séculaires. Enfin, à travers cette production, Grégoire Lavigne dit tout son amour pour la nature et sa résilience.


                                                                                                                                          Virginie Baro